L’application Dorie offre un nouveau regard sur le patrimoine meunier du Périgord

Conscient de l’intérêt de valoriser le patrimoine meunier, le Conseil départemental de la Dordogne accompagne les activités de l’Association périgourdine des amis des moulins (APAM) depuis plusieurs années, et suit également la plus récente Association des moulins du Périgord noir (AMPN), qui s’est recentrée sur la valorisation des moulins du sud-est de la Dordogne.  

Plusieurs « chemins de meuniers » ont été définis par le service tourisme du Département, permettant de découvrir les moulins par le biais de la randonnée, et ainsi de les présenter dans un contexte naturel, social. Pour donner de la visibilité à ces chemins, un guide rando spécifique « Chemins de meuniers » a été édité en 2019.

Les parcours avaient été sélectionnés de façon à avoir une implantation homogène sur le département, et pour montrer les différents aspects du patrimoine meunier : les mécanismes du moulin, les meules et les carrières de meules, les moulins à vent, les moulins à eau, les moulins ayant pris ou tenté de prendre le virage industriel.

A l’époque, des compléments numériques au guide avaient été créés : traces GPS à télécharger, fichiers audio avec interviews à écouter sur les chemins…

Dorie, l'éco-tourisme au service du patrimoine meunier

Ce travail particulièrement fourni a permis au service du tourisme du Département d’élaborer deux nouveaux parcours pour faire (re)découvrir le patrimoine meunier, que ce soit les chemins ou les moulins, à travers l’application de découverte écotouristique Dorie.

Issue de la Maison Numérique de la Biodiversité et portée par le Département, l’application Dorie a été lancée au printemps 2021. Cette application mobile propose aux utilisateurs des parcours de balade et points d’intérêt remarquables au sein du département, en leur proposant des contenus interactifs ludiques.

Le projet promeut également les valeurs de l’écotourisme et valorise le tissu économique local auprès des visiteurs. En témoignent pour chaque parcours des indications d’accès en modes en transport doux, afin d’inciter la communauté à délaisser le plus possible le transport motorisé.

Afin qu’il puisse préparer sa balade en toute quiétude loin de sa voiture, et notamment dans le cas d’un public familial, Dorie fournit à l’utilisateur toutes les informations nécessaires pour adapter sa balade selon la durée souhaitée, les infrastructures à proximité, ou encore le degré d’accessibilité à de jeunes publics de marcheurs, des poussettes, des cyclistes, des animaux de compagnie...

Dorie est l’un des outils choisi pour mettre en avant les chemins et les moulins afin de proposer un regard nouveau sur les chemins de meuniers. Deux parcours ont été élaborés en ce sens :

• le chemin de meuniers de l’Inval à Borèze ;

• le chemin de meuniers du Treuil et du pontou à Vezac.

Avec ses outils de guidage et de médiation innovants comme la réalité augmentée, les images à 360° ou tout simplement les fichiers audio, le digital s’invite pour faire (re)découvrir le patrimoine meunier et les chemins empruntés par les périgourdins qui allaient au moulin.

Des collections vont être créées dans l’application permettant une découverte thématique de la Dordogne, et les « chemins de meuniers » constitueront une entrée à part entière.

D’autres parcours en Périgord Noir, mais également en Dordogne viendront prochainement compléter l’offre de chemins de meuniers présentés dans Dorie.

Deux journées pour découvrir la Borrèze et ses moulins

A l’occasion de l’animation « Raconte-moi ta rivière », l’association Moulins du Périgord Noir (AMPN) organise deux journées découvertes de la Borrèze et de ses moulins les 13 et 16 juin. « Raconte-moi ta rivière » est un travail pédagogique mené avec les scolaires de l’école de Borrèze, encadré par un artiste peintre local, et un guide nature pour la présente saison.

Sur le Pays de Fénelon, 34 moulins ont été recensés : 7 sur la Borrèze, 7 sur l’Inval (le moulin Pointu qui a disparu n’est pas comptabilisé), 8 sur le Sireyjol et la Chironde à St Geniès et Archignac, 7 sur le Font Marine à Ste Mondane et 5 sur l’Enéa à Carsac-Aillac.

Même si de nombreux moulins, ceux qui ont résisté à l’usure du temps ne fonctionnent plus, certains ont gardé tout ou partie de leurs mécanismes. Ils ont surtout gardé leurs mystères. De nombreux peintres ont croqué des moulins. Les contes, les fables, les légendes et autres chansons satiriques comme les dictons, sur la réputation du meunier, vont fleurir et ce pratiquement dans toutes les régions.

La meunerie existe depuis des siècles. Les moulins et leurs équipements furent essentiellement l’œuvre des grandes abbayes. Les moines étaient non seulement des religieux, mais des bâtisseurs, des constructeurs de moulins. Les guerres de Cent Ans et de Religion, ont détruit de nombreux moulins. Les seigneurs prendront la suite des moines et instaureront la « banalité » qui obligera la population à venir y moudre le grain moyennant le paiement d’une redevance prélevé directement sur la mouture.

Après la Révolution, la banalité sera abolie. Certains moulins seront repris pas les meuniers et vont vivoter jusqu’aux années 30. Certains transformeront leur moulin en petite minoterie pour améliorer le rendement. Les moulins fonctionneront pendant la seconde guerre mondiale. Mais la plupart s’arrêteront dans les années 50. La meunerie de rivières cessera dans les années 90.

La fréquentation touristique des campagnes est en expansion, une opportunité saisie par l’AMPN pour faire découvrir le monde des moulins, un patrimoine oublié ces dernières années. Le patrimoine meunier de notre territoire nous offre la possibilité d’un développement touristique complémentaire aux autres atouts offerts par les acteurs du tourisme avec un tourisme vert qui représente une chance économique pour certains moulins producteurs, une chance culturelle et éducative pour des moulins pédagogiques, sans oublier l’activité pêche.

Une soirée pour le grand public

Borrèze est riche d’une ancienne minoterie et du moulin du Janicot en état de fonctionnement. C’est le moulin de la famille Neyrat, qui ne tourne qu’au rythme des visites surtout consacrées aux scolaires du territoire. Ce moulin permet de maintenir un savoir-faire historique et patrimonial unique dans le Périgord Noir. Il existe également un moulin sur l’Inval, celui de Carloux, transformé en pisciculture. Les autres moulins sont à vocation d’habitation.

Les personnes souhaitant soutenir le projet de valorisation et de promotion du patrimoine meunier de Borrèze mené par l’association Moulins du Périgord Noir sont invitées à participer à une causerie/conférence vendredi 16 juin à 20h30 à la salle polyvalente de Borrèze, en présence de Marie-Claude Azaïs.